Pourquoi choisir un harnais plutôt que n’importe quel collier ?

Le collier pourrait causer de nombreux dégâts (voir image à droite)

Cela s’expliquerait par : 

  • Les nerfs dans le cou qui descendent le long du muscle du poitrail et des pattes avant, et donnent des impulsions à la gorge, au cœur, aux poumons, à l’estomac, aux intestins, au foie, à la vésicule biliaire et au pancréas. En étant pincé cela peut irriter la gorge, faire tousser, causer des troubles de digestion, des changements du rythme cardiaque, des maux de tête et augmenter le niveau de stress à cause des douleurs.
  • Les veines et les artères compressées qui peuvent provoquer une accumulation de sang.
  • La glande thyroïde, contrôlant le métabolisme, qui peut être abimée, à la suite de traumatisme(s). Si cette glande est en déséquilibre, cela peut engendrer de l’hyperactivité et du stress, ou au contraire léthargie, fatigue chronique et obésité. Chez l’humain, lorsque cela se produit, une surveillance est recommandée car une hypothyroïdie peut en résulter. Le collier génère des chocs quotidiens, on peut donc imaginer que certaines hypothyroïdies canines peuvent être acquises, et dues au collier, mais aucune étude ne le corrobore pour l’instant. 
les conséquences néfastes du collier sur la santé des chiens
  • Une pression sur la gorge qui engendre également une pression sur les yeux, associée à des problèmes de vision, au pire des cas, une cécité. Le danger est plus grand pour des chiens qui ont eu des opérations oculaires ou qui ont déjà des troubles de la vue (1).
  • Des fractures. « Tout comme pour les cartilages du larynx, les os constituant l’appareil hyoïde peuvent subir des fractures ou des luxations à la suite de traumatismes, d’une cause congénitale ou idiopathique. Ces traumatismes peuvent être de causes multiples comme une morsure, un accident de la voie publique, une strangulation ou une traction importante sur le collier. Les causes congénitales entrainent des anomalies de structures fragilisant les os comme une hypoplasie ou une aplasie ou encore une infiltration néoplasique. L’os le plus fréquemment atteint est l’os épihyoïde. Les signes cliniques principalement rencontrés sont une douleur, une dysphagie, une dyspnée, une déviation latérale de la langue et une difficulté à rétracter la langue (possiblement par lésion du nerf hypoglosse ipsilatéral » (2).

Ce que les études nous indiquent : 

91% tirent beaucoup ou reçoivent des coups de laisse en étant attaché au collier (3), donc on pourrait donc penser que la plupart des chiens au collier continuent à avoir des problématiques liées à la traction (et donc qu’un collier n’est pas la clé pour apprendre au chien à ne pas tirer). Dans cette population étudiée, 63% des chiens ont des problèmes de dos (3) ce qui signifie que le collier a un impact aussi sur les os et pas que les tissus mous. L’auteur indique également que « environ la moitié des problèmes de comportement, tels qu’une agressivité augmentée, une peur excessive, des troubles brusques de comportement de toutes sortes, sont partiellement ou entièrement causés par une maladie » (3), ce qui signifie que l’utilisation d’un collier peut potentiellement créer des problèmes de comportement.

Une autre étude révèle que 75% des chiens ont des problèmes de cou et ce sans que les propriétaires ne s’en rendent compte (4), on pourrait en conclure que ça n’est pas parce que vous avez l’impression que l’utilisation du collier est anodine que ça l’est réellement.

L’effet sur la pression intraoculaire (PIO) des chiens tirant contre un collier ou un harnais a été évalué dans 51 yeux de 26 chiens. La force générée par chaque chien en tirant contre un collier ou un harnais a été mesurée. Des mesures de pression intraoculaire ont été obtenues lors de l’application des pressions correspondantes via des colliers ou des harnais. La pression intraoculaire a augmenté de manière significative par rapport à la valeur initiale lorsque la pression était appliquée via un collier mais pas via un harnais. D’après les résultats de l’étude, les chiens présentant des cornées faibles ou fines, un glaucome ou des affections pour lesquelles une augmentation de la PIO pourrait être nocive devraient porter un harnais au lieu d’un collier, en particulier pendant l’exercice ou l’activité (1).

La variation de pressions exercées sur le cou peut avoir des conséquences sur le confort et peuvent potentiellement causer des blessures. Aucun collier testé ne produit de pression considérée suffisamment faible pour réduire le risque de blessure lors d’une traction sur la laisse. » d’après une étude de 2020 (5) En résumé, les colliers martingales, étrangleurs et plat blessent les chiens.

Le matériau de construction du collier modifiera les pressions de contact et la force maximale exercée sur le cou, et qu’un collier en nylon tissé à double couche avec un rembourrage en éthylène-acétate de vinyle a une pression de contact plus élevée qu’une construction en nylon ou en toile à une seule couche, qui peut être contraire aux attentes d’un propriétaire lors de l’achat d’un collier. De plus, les forces varieront en fonction du sens de déplacement par rapport au manipulateur (6).

A noter :

Attention certains harnais anti-traction sont fabriqués de manière à ce qu’il soit inconfortable pour le chien de tirer, car les sangles qui passent sous les pattes du chien se resserrent lorsque le chien tire, ce qui peut endommager la peau délicate et les nerfs sous-jacents. Et il n’y a pas un harnais qui convient à tous les chiens, mais des harnais qui peuvent être adaptés (en Y ou en H, leurs dimensions varient d’une marque à l’autre).

J’ai cherché, avec cette publication, à connaître les conséquences de l’utilisation des colliers plats, mais avec certitude ces conséquences sont démultipliées avec un collier étrangleur / torquatus. Le risque va jusqu’au décès du chien (7).

Et si vous mettez un collier à votre chien car il ne tire jamais… Je vous recommande quand même le harnais. Car même avec mon Akita ralentie de la vie, qui pourrait être baladée par un enfant sachant à peine marcher, je vois bien qu’il y a des situations où son cou est mis à rude épreuve en cas de traction pourtant rare (odeur intéressante, volonté d’aller à un endroit où je ne vais pas, ou ragondin qui pointe son nez !) même si elle est légère. Quel chien n’est jamais intéressé par rien et incapable de tirer une seule seconde ?

Sources :

  • (1) « P Effects of the application of neck pressure by a collar or harness on intraocular pressure in dogs » ; Amy M Pauli 1, Ellison Bentley, Kathryn A Diehl, Paul E Miller
  • (2) Modélisation 3D et 2D du larynx chez différents morphotypes de chiens et chez le chat: étude anatomique descriptive et comparative, Éloïse Heller
  • (3) Livre ”Dogs with back problems” de Anders Hallgren (avec études citées, en lien avec des kinésithérapeutes et ostéopathes).
  • (4) Etude menée par le vétérinaire Dr Are Thoresen.
  • (5) CARTER, A. , MCNALLY, D. and ROSHIER, A., 2020. Canine collars: an investigation of collar type and the forces applied to a simulated neck model. Veterinary Record. ISSN 0042-4900
  • (6) Pressure and force on the canine neck when exercised using a collar and leash, A Hunter, S Blake, R Ferro De Godoy
  • (7) Lésions cérébrales graves après une technique d’entraînement punitif avec un collier étrangleur chez un chien de berger allemand » Kristina Grohmann, Mark J. Dickomeit, Martin J. Schmidt, Martin Kramer

Pour conclure, à ceux qui réfuteront le fait qu’un collier puisse être si traumatique, malgré toutes ces preuves, osez faire le test sur vous : la morphologie du cou de l’humain et du chien ont bien des similarités et vous pourriez enfin comprendre ce qu’ils ressentent avec cet outil.

Pour aller plus loin sur le sujet

Par ici vous trouverez un article d’une ostéopathe sur le sujet : https://charlotteosteoanimalier.com/harnais-pour-chien/

Par ici un autre parce que 2 c’est mieux : https://www.facebook.com/notes/396041921556865/

Par ailleurs, si vous avez lu mon article sur l’éducation positive / bienveillante, vous comprendrez que si un chien au collier plat tire, qu’il recent une douleur, et qu’on se sert conciemment de ça pour lui apprendre la marche en laisse (par exemple), c’est tout simplement qu’on pratique une éducation coercitive, basée sur la punition +. Pourquoi vouloir absolument utiliser des méthodes positives ? La réponse est ici : Bye Bye coercitif, bonjour chien heureux !

Maintenant vous vous demandez comment le choisir ? La réponse est ici :

Vous vous demandez comment habituer votre chien au harnais ? C’est par là :