Gare aux dangers de l'été !

L’été arrive et quelques bestioles aussi ! Les balades en liberté sont indispensables pour nos chiens. Ils sont alors libres de manger des chenilles processionnaires, d’avoir une armée de tiques dans les poils, et même de se faire mordre par une vipère. On ne peut pas tout éviter, ou on resterait cloîtré chez nous. La liberté n’a pas de prix, autant pour nous que pour nos chiens. Quelques gestes de premier secours peuvent alors leur sauver la vie en cas d’incident.

Chenilles processionnaires

Symptômes : en cas d’ingestion, le chien peut couiner, il bave, vomi, sa langue ou les autres surfaces touchées enflent et se tuméfient. 

Comment agir : Rincez-lui la bouche ou l’autre endroit touché, ne frottez pas, au risque de casser les poils urticants. Contactez votre vétérinaire et foncez y !

Traitement : Nigel en a senti une probablement (on ne l’a pas vu faire) et n’a pas eu de séquelles. Le vétérinaire a fait 3 injections, on a surveillé les jours suivants, il avait également des médicaments à ingérer. Cependant, en cas d’ingestion le pronostic vital peut être engagé car les poils des chenilles provoquent des nécroses.

Procession de chenilles du pin
Nids de chenilles du pin
Cycle des processionnaires du pin
Cycle des processionnaires du pin
Cycle des processionnaires du pin
Cycle des processionnaires du pin

Précautions à prendre pour éviter les chenilles processionnaires du pin : les premiers signes de l’apparition d’un nid sont le jaunissement des épines de pin, et l’apparition de nids (cocons blancs sur les branches de pin). Elles restent inoffensives à ce stade, et ne deviennent dangereuses que quand elles descendent au printemps, sauf si les températures sont plus hautes que la normale pour la saison. Dans ce cas, leur procession peut démarrer plus tôt. Lorsqu’elles démarrent leur procession, elles peuvent se déplacer jusqu’à 40 mètres de leur arbre, pour aller s’enfouir sous 5 à 20cm de la terre. Pour trouver plus d’informations, visitez ce site d’où proviennent les 2 images ci-dessus, de comment elles fonctionnent à comment gérer leur invasion, vous trouverez tout. 

Chenille processionnaire du pin : Biologie, reproduction, cycle de vie et habitat – France chenilles (chenilles-processionnaires.fr)

Procession de chenilles du chêne
Nids de chenilles du chêne
Cycle des processionnaires du chêne
Cycle des processionnaires du chêne
Techniques de lutte pour les processionnaires du chêne
Techniques de lutte pour les processionnaires du chêne

Précautions à prendre pour les chenilles processionnaires du chêne : les femelles déposent leurs pontes sur de fines branches, au sommet des arbres bien dégagés. Ce sont donc les endroits les plus à risque. Les chenilles éclosent tôt, au printemps et avant l’éclosion des bourgeons du chêne. La vie larvaire de l‘insecte dure de deux à trois mois au cours desquels se succèdent six stades larvaires.

Tiques, piroplasmose et lyme

Symptomes : pour la piroplasmose babines pâles, conjonctivite aux yeux, abattement, fièvre, refus de manger, urines foncées (marron à noires). Les globules rouges sont détruits, conduisant à une atteinte rénale et une anémie. Il y urgence, le chien peut bien s’en sortir, mais si les symptômes sont ignorés il peut en mourir en moins de 48h. Mieux vaut donc foncer chez le vétérinaire ! Les symptômes surviennent rapidement après la morsure de tique. Pour la maladie de lyme, les symptômes peuvent ne pas apparaître, ou apparaître dans les 2 à 5 mois. Les symptômes associés sont une boiterie brutale, douloureuse, intermittente due à une arthrite, sur une articulation ou plusieurs successivement, de la fièvre, un abattement, une atteinte ganglionnaire locale, parfois vomissements. apparition brutale, douloureuse, intermittente et due à une arthrite se développant sur une seule articulation (plus souvent le carpe ou le tarse). Il peut arriver que plusieurs articulations soient touchées successivement (on parle alors de polyarthrite). La boiterie est souvent associée à de la fièvre, un abattement, une atteinte ganglionnaire locale et parfois des vomissements. D’autres symptômes peuvent s’ajouter dans la forme chronique : myopathie, douleurs diffuses, troubles cardiaques, rénaux, nerveux.

Comment agir : La première chose à faire si son chien a été mordu par une ou plusieurs tiques, c’est de les enlever. Il faut toujours avoir sur soit une trousse de secours, en balade à la maison ou en voiture ! Y placer dedans un tire tique adapté est primordial. 3 sortes de tire tique. Les plus efficaces sont les jaunes sur l’image ci dessous, elles permettent d’ôter la tique sans risquer de la stresser et donc qu’elle libère une maladie dans le sang de son ôte. Il est impératif de ne mettre aucun produit avant de la retirer ou au moment de le faire, pour les mêmes raisons.

Précautions à prendre : Le printemps et l’automne sont les saisons où leur période d’activité est maximale. Il existe des antiparasitaires internes non naturels en cachet oral. Leur efficacité est spectaculaire, mais leurs effets secondaires peuvent l’être aussi. Plusieurs antiparasitaires internes existent aussi en version naturelle, mais leur efficacité varie énormément selon le chien, et n’est jamais de 100%.  Il existe également des antiparasitaires externes non naturels comme les pipettes, sprays ou colliers. En naturel, les antiparasitaires externes sont équivalents aux internes : variabilité de l’efficacité selon les chiens, et pas de 100% possible. Colliers en perles de céramique, sprays aux vinaigres (cidre, 4 voleurs), et/ou aux huiles essentielles, médailles…  Il y a un large éventail de choix en naturel ou non naturel, dans tous les cas se renseigner sur les modes d’administration, posologies, effets secondaires est indispensable pour prendre une décision en conscience. Un vaccin contre la piroplasmose existe mais il ne protège pas tous les animaux vaccinés et permet de limiter les symptômes. Il est rarement recommandé car a un coût élevé pour une efficacité incertaine.

Minus et Nigel ont eu la piroplasmose, on a fait très vite pour les soigner. La piqûre que fait le vétérinaire est très douloureuse, votre chien peut mal réagir. Minus s’est débattu, a hurlé, mais dès le lendemain matin, il était beaucoup plus en forme. Pour Nigel il y a eu plus de complications, et il est resté hospitalisé plusieurs jours, ses urines étaient totalement noires… Il a eu des lésions au foie, qui avec un traitement et une alimentation adaptée ont permis qu’aujourd’hui il n’ait plus de soucis, ni besoin de médicaments.

Les différentes sortes de tire tiques
Morsure de vipère

Symptômes : Minus l’a vécu alors on vous transmet cette expérience. Revenant d’un champ, il s’est posé et ne voulait plus bouger. Il avait très mal à la patte, qui s’est mise à enfler. Il hurlait si on le touchait au niveau de la patte. Dans les 4h qui ont suivit, un hématome est apparu. Peuvent s’en suivre nombre de complication en fonction de la propagation du venin dans le sang : vomissements, malaise, douleurs abdominales, chute de tension, œdème pulmonaire, troubles de la coagulation…

Comment agir : Il ne faut pas vous affoler, pour que votre chien reste calme, et que son cœur n’accélère pas. S’il stresse, s’excite, bouge, le venin se propagera plus vite. Désinfectez puis posez une source de froid sur la morsure. Pas de garrot, d’aspiration du venin que ce soit avec un aspivenin qui est inutile, ou avec la bouche ce qui serait extrêmement dangereux, pas d’incision non plus. Mettre un cataplasme d’argile pourrait participer à absorber une partie du venin, mais comme tout remède de grand mère il faut rester prudent. L’argile ainsi que l’huile essentielle de lavande aspic et de l’homeopathie ont peut être contribué à la survie de Minus, mais nous n’en serons jamais sûrs. Allez vite chez le vétérinaire en évitant tout mouvement à votre chien, portez le. Il n’y a pas d’antipoison pour les chiens. Après beaucoup de péripéties, Minus a été perfusé et gardé chez le vétérinaire, pour essayer d’aider son corps à combattre le venin. Là aussi par chance il n’a pas eu de séquelles. Il faut toujours agir très vite, et dans le doute mieux vaut agir pour rien que trop tard ! Si votre vétérinaire propose une simple injection et un retour à la maison, refusez. Faites le contacter le centre antipoison si nécessaire, mais il est indispensable qu’il soi mis sous perfusion, la cage du vétérinaire permettra également d’éviter qu’il le bouge. Minus a failli perdre la vie à cause de l’incompétence de 2 vétérinaires avant d’avoir une réelle prise en charge, ils ont estimé la situation comme sérieuse que lorsque celui ci a eu des pétéchies sur le ventre (signe d’hémorragie)… Ne soyez pas indulgent quand il est question de la vie de votre chien.

Précautions à prendre : les vipères sont sourdes et myopes. Rien ne sert de porter des habits colorés ou de faire du bruit ! En revanche, marcher lourdement, taper du pied, avoir un bâton de marche, cela participe à provoquer des vibrations auxquelles elles sont sensibles et qui les feront fuir. Apprenez à distinguer les vipères des couleuvres : pupille verticale VS ronde, petites écailles VS grandes, queue courte VS longue.

Ne pas hésiter à garder l'image dans son téléphone si on a peur d'oublier !
Ne pas hésiter à garder l'image dans son téléphone si on a peur d'oublier !
épillets

Ce petit épi sec paraît bien anodin en comparaison avec ce qui a été listé ci-dessus, malheureusement il n’en est rien !

Symptômes : l’épillet peut se loger dans les oreilles, le nez, les yeux ou même entre les coussinets, et dans les parties génitales. A la patte, des boiteries, mordillements, petit trou avec épanchement et un peu de sang peuvent survenir. Dans les yeux, le chien se frotte, se gratte, cligne des yeux, ils peuvent couler, ou être fermés, l’œil peut être perforé, ou la cornée ulcérée. Dans les narines, il peut y avoir des éternuements répétés, saignement de la narine, ou le chien peut secouer la tête. Dans l’oreille le chien se secoue la tête, se la frotte également, se gratte, le tympan peut être perforé ou une otite peut apparaître. Dans les parties génitales : léchage, frottement de l’arrière train, ou le chien peut également tourner en rond.

Comment agir : à moins que l’épillet soit à peine planté, ou tout juste dans les poils auquel cas il est visible donc vous pouvez le retirer, une visite vétérinaire sera obligatoire pour son retrait. Désinfectez la zone touchée (la bétadine est votre meilleur allié dans la trousse de secours canine) même s’il a été peu enfoncé.

Précautions à prendre : éviter les zones où les épillets sont nombreux, privilégier les forêts aux champs en printemps / été, période où ils jaunissent et se détachent en s’accrochant sur nos animaux. Nettoyer votre jardin pour qu’il n’y en ait pas, la seule méthode efficace est l’arrachage. Si jamais vous le tondez alors qu’ils sont déjà là, les épis vont se détacher et s’éparpiller. Au retour de balade, ou chaque soir s’il est possible que vous en ayez dans le jardin, vérifiez tout le corps de votre chien. Vous pouvez utiliser une brosse ou un pulseur pour plus d’efficacité.

Devinez si un de nos chiens en a déjà eu ? La réponse est oui bien sûr, vous l’aurez compris on aime tout essayer en famille pour pouvoir vous aider. Bon, contente que ça vous aide, mais même si j’ironise sur la situation je me passerais bien de tous ces incidents en réalité ! Nigel est l’heureux gagnant de la chasse à l’épillet. Bien qu’à poils courts, ce qui permet de les déceler plus facilement que sur Minus ou Jounka, il est aussi bien plus proche du sol et des épillets que les autres. Anesthésie, retrait, ulcère à l’oeil soigné en peu de temps, heureusement ça n’a pas été lourd de conséquence. Si l’épillet continue son petit chemin ça peut être bien plus complexe et grave. 

Coup de chaud

En été, si un chien fait trop d’efforts ou que nous ne le protégeons pas de la chaleur (en lui faisant faire du sport, en le laissant dans la voiture, en ne lui laissant pas d’accès à l’ombre, en le privant d’eau…), notre chien ne réussira plus à réguler sa température. Les chiens au nez plats ont plus de facilités à faire des coups de chaud, car nous les avons rendus inaptes à respirer et donc se rafraichir correctement, donc inaptes à vivre correctement. 

Symptômes : halètement bruyant et rapide, diminution de la vigilance, abattement, prostration, convulsions, vomissements, diarrhée, muqueuses congestionnées et sèches, tachycardie, hypotension, hypersalivation, le chien peut s’uriner dessus également, vomir du sang, avoir des pétéchies, et des troubles de la coagulation du sang, fièvre qui peut aller rapidement au delà des 40°C.

Comment agir : Se mettre à l’ombre donner à boire, rafraichir le chien progressivement, ne pas mettre de glace car cela pourrait causer un choc thermique. Les zones à rafraichir sont la gueule, les pattes, le ventre. Vous pouvez appliquer une serviette humide sur ces 2 dernières. Prendre la température, si elle est à 40 foncez chez le vétérinaire qui sera admis en soins intensifs. Quoi qu’il arrive, n’hésitez pas à le contacter en cas d’urgence et lui décrire la situation.

Précautions à prendre : En agissant correctement, les coups de chaud peuvent être évités. Les activités sportives doivent être proscrites lorsque les températures sont trop élevées (au delà de 20° si on est un stressé comme moi !). Le canicross, canivtt, ou encore mantrailing ne sont pas des activités estivales. On ne balade pas son chien entre 12h et 17h lors des périodes de forte chaleur, encore moins sur du goudron brulant (qui pourrait lui blesser les pattes). On ne laisse pas son chien en voiture en été non plus, ou dans le jardin sans ombre. On veille à ce qu’il ait constamment accès à une source d’eau fraiche. On le laisse dans un endroit ventilé. On peut lui proposer un tapis rafraichissant, et lui mouiller les pattes ou le ventre régulièrement. On évite de le laisser cuire au soleil même s’il le fait par choix, surtout s’il est blanc avec le ventre bien rose et les poils courts (les coups de soleil sont possibles !).

Cyanobactéries

Allez, un petit dernier ! Promis, ça n’est pas pour vous donner envie de rester cloitrer entre 4 murs tout l’été. Les cyanobactéries se développent en été, dans les cours d’eau, étangs et lacs. Elles sont en nombre trop importants à cause des pesticides, du réchauffement climatique, des pollutions, et de la gestion inadaptée des cours d’eau (manque d’ombre, eau stagnante). Ce sont des microbes de couleur bleu vert, qui se déposent au fond de l’eau, sur les pierres, mais peuvent également être transportés dans l’eau et stagner à la surface. 

Symptômes : il s’agit d’une intoxication, dues à différentes toxines (hépatotoxines, dermatotoxines, ou neurotoxines) avec des symptômes variables selon celles-ci. Vous pourrez donc observer  des tremblements, convulsions, une perte d’équilibre, un état anxieux des nausées, vomissements, ou diarrhée (avec ou sans sang), des selles noires, des yeux globuleux, de la bave en excès, des difficultés respiratoires, de la fièvre, des gencives bleues, une dermatite, des nécroses du foie, une hémorragie.

Comment agir : au moindre doute, lavez et rincez votre chien immédiatement. Une simple baignade sans même que votre chien n’ait consommé de l’eau peut causer soucis. Contactez votre vétérinaire ensuite et allez y au plus vite.

Précautions à prendre : éviter les eaux à couleur anormale, ce qui peut ressembler à des bancs d’algue sur les abords de l’eau, baigner son chien uniquement dans les eaux testées pour la baignade des humains, en vérifiant que les analyses sont récentes et les taux réglementaires (sur le site de l’ARS par exemple), ou choisir de ne pas baigner son chien lors des périodes chaudes pour ne pas prendre de risques. En effet, il arrive qu’on ne les voit absolument pas dans l’eau, mais que le courant en ait transporté assez pour intoxiquer votre animal.

C’est tout pour aujourd’hui, bravo si vous avez lu jusque là, vous êtes désormais parés pour affronter l’été !

Nombre de dangers peuvent sortir de nulle part en été ! Mais cela ne doit pas nous faire rester à l'ombre, simplement être plus vigilants.