Pendant ce cours, Jounka a d’abord montré à Arya que les rencontres pouvaient être calmes et respectueuses, que si elle ne se sentait pas à l’aise elle n’insisterait pas. Puis Arya s’est détendue, et a fait ce qu’elle avait appris d’un autre chien : courir partout, jouer, foncer. Jounka y a répondu par de l’évitement, puis un langage corporel adapté, et seulement un grognement. On voit sur la photo qu’Arya tente diverses choses pour obtenir ce qu’elle veut : une interaction. Avec des propositions adaptées, elle pourrait réussir. Avec des propositions excessives, brutes, elle aura un refus. Le refus est ici signifié par une tête volontairement tournée, le regard ailleurs. Ces subtilités sont importantes ! Elles permettent d’apprendre à Arya le langage canin, d’adapter ses réponses. Cependant, il aurait été mauvais pour elle qu’elle se fasse gronder directement, agresser… Il ne faut pas chercher à ce que son chien son fasse envoyer bouler gratuitement, ou trop fort, ça ne lui apprendra pas grand chose à part à avoir peur, ou à répondre une fois qu’il sera adulte. De plus, il est primordial de prendre en compte les émotions ressenties par l’adulte. Il ne faut pas tout laisser faire au prétexte qu’il va lui apprendre. Si le plus jeune ne comprend pas, on ne laisse pas les choses s’envenimer, et on le rattache en longe pour pouvoir le guider.
On m’appelle souvent pour des chiens qui sont « trop sociables ». Ils foncent, sont excités, ne font que jouer. Ils peuvent se faire agresser « alors qu’il sont gentil ». C’est surtout parce qu’ils ne sont pas polis, ils ont donc une réponse équivalente à leur irrespect. On m’appelle aussi pour des chiens qui fuient les autres chiens ou les agressent, tellement ils se sont fait harceler ou foncer dessus…
Voilà pourquoi une bonne socialisation ne se fait pas entre chiot, pas en école du chiot, ni avec un chien associable ou excité. Une bonne socialisation se fait avec des chiens adultes, stables, qui sont un bon exemple, et peu de chiots ensembles. Les adultes stables sont plus respectueux, ils peuvent apaiser, ignorer s’il a peur, calmer s’il est excité. Ils montrent que jouer s’envisage, mais pas avec tous les chiens, souvent pas à la première rencontre, et pas n’importe comment.
Imaginez vous n’avoir joué qu’avec des enfants, sans jamais qu’un adulte ne vous indique certaines limites. Imaginez rencontrer tous les inconnus en courant, et en hurlant « VIENS JOUER » de manière complètement hystérique. Vous ne croyez pas qu’on vous répondrait « va-t-en » (ou pire) ? Nous ne sommes pas des chiens, cette comparaison peut donc perturber. Mais chez les humains comme chez les canidés n’y a-t-il pas une manière d’aborder les autres poliment quand on rencontre un inconnu?
Socialiser son chien, ça n’est pas lui faire rencontrer n’importe quel chien, ni communiquer n’importe comment, ni tout laisser faire. C’est favoriser les bonnes rencontres et bien les gérer !
Petite pensée à Arya qui a bien grandit et mûrit depuis.
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